Vidéosurveillance : A qui profite le crime ?
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La ministre de l’intérieur a réaffirmé son souhait de doubler le nombre de caméras de surveillance en France. Elle légitime la mise en place de cette inquiétante politique à l’aide d’un simple sondage Ipsos favorable à la vidéosurveillance et loue le modèle anglais qui sert d’étalon pour notre hypothétique retard.

L’annonce de ce doublement s’accompagne de la mise en place d’une commission nationale de la vidéosurveillance dont la composition et la mission ne laisse aucun doute quant à la volonté de déploiement futur de ces systèmes. Cette commission sera présidée par Alain Bauer, déjà président de l’Observatoire national de la délinquance[1] mais également PDG d’une société de conseil en sécurité. A qui profite le crime ?

Les Verts rappellent que cette technologie est d’une efficacité relative. Au mieux, elle engendre un déplacement des infractions. Une note le ministère de l’intérieur anglais le confirme clairement. En outre, l’équivalent de la CNIL en Angleterre (ICO ) qualifie de « suicide social » dans son rapport 2007.

En réaffirmant le souhait de doubler le nombre de caméras sur le sol français, le gouvernement répond avec désinvolture à l’alerte « à la société de la surveillance » lancée cet été par la Commission National Informatique et Libertés [2]. Cet appel indiquait que cette « innovation technologique est à la fois porteuse de progrès et de dangers ».

Pour les Verts, la délinquance, l’insécurité ne seront jamais réglées par l’usage systématique d’une technologie, aussi performante soit-elle. C’est pourquoi en réponse aux journées de lobbying en direction des élus, organisées par les grands constructeurs à Strasbourg les 13 et 14 novembre, les Verts, lors de leur campagne pour les municipales, relaieront l’alerte de la CNIL et celui de l’ICO qui invite les citoyens à « se réveiller » et à mener sur ce thème un grand débat pour se réapproprier l’espace public et sa sécurité…

Notes[1]  (OND )

[2] (rapport de la CNIL du 9 juillet 2007)