Au-delà du scandale de la grâce, le scandale des prisons
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Nicolas Sarkozy souhaitait la grâce de 27 détenus méritants. Jean-Charles Marchiani, condamné pour avoir détourné 10 millions de francs aux contribuables a donc été libéré par le bon vouloir de Nicolas Sarkozy. Les 26 autres détenus amnistiés n’étaient que la forêt qui tentait de cacher l’arbre.

Nous avions déjà avec Nicolas Sarkozy l’habitude de mesures visant à favoriser ses amis du Fouquet’s. En faisant sortir de prison Jean-Charles Marchiani, il n’a fait que perpétuer la tradition présidentielle de grâce des copains-coquins, déjà éprouvée il y a deux ans avec l’amnistie de Guy Drut.
Il est rappelé à Nicolas Sarkozy que l’Etat français ne lui appartient pas et qu’il n’est pas là pour servir ses amis mais le peuple français.

Cette amnistie est d’autant plus scandaleuse quand 64.000 détenus, qui n’ont pas la chance de connaître Nicolas Sarkozy, doivent s’entasser dans 51.000 places de prison. Et ce dans des conditions insalubres et dégradantes qui ne semblent pas émouvoir les autorités. Face aux dizaines de rapports internationaux dénonçant ce scandale, le gouvernement ne fait rien.
La loi pénitentiaire promise déjà pour octobre 2007 est constamment repoussée, et le projet de loi est actuellement quasi-vide. Elle ne changera rien de concret dans le quotidien des détenus. Pas de parloirs intimes, pas de parcours de formation cohérents, rien sur le grand nombre de détenus souffrants de troubles psychiques graves, pas d’urnes en détention, pas de droit du travail, pas de liberté d’expression…
Et pendant ce temps-là, la surpopulation carcérale s’aggrave, empirant la situation des détenus, de leurs familles et du personnel pénitentiaire.

Ce scandale des prisons françaises peut cesser.
Le gouvernement, plutôt que de faire des grâces symboliques servant avant tout les copains, doit réduire la population carcérale, qui a doublée en trente ans. Face à la surpopulation carcérale, le Numerus clausus doit enfin être mis en place. L’échelle des peines doit être revue, de plus en plus de détenus végétant en détention pour de très longues peines.
La politique du tout répressif et de l’enfermer plus n’a eu aucune influence sur la délinquance et est un échec cuisant et coûteux. Il faut sortir au plus vite de cette impasse destructrice.