Communiqué – EELV condamne l’ensauvagement d’un gouvernement qui brutalise la Justice
Partager

En désignant Eric Dupont-Moretti à la tête de la Chancellerie, le Président de la République a signifié sa vision toute personnelle de la séparation des pouvoirs et du respect de la magistrature.

Le 15 septembre dernier, un rapport de l’inspection générale de la justice (IGJ) était remis au Garde des Sceaux. Il portait sur l’affaire dite des “fadettes” dans laquelle un certain nombre d’avocat.e.s et de magistrat.e.s ont vu leurs factures de téléphone analysées par la police judiciaire après que des fuites ont été constatées dans l’affaire Sarkozy/Herzog.

Parmi ces avocats figurait alors Eric Dupont-Moretti, qui déposait plainte, aussitôt les faits connus, contre un Parquet National Financier (PNF) dont il avait toujours réclamé la suppression.

Le rapport d’inspection n’a relevé aucune illégalité dans la procédure.

Pourtant, le 18 septembre, Eric Dupont-Moretti, désormais ministre de la justice, annonçait, dans un communiqué de presse – démarche inédite !, la saisine de la même IGJ à des fins disciplinaires à l’encontre de trois magistrat.es du Parquet National Financier en les désignant nommément.

L’indépendance de la justice est une garantie fondamentale d’un Etat de droit.

Cette attaque, d’une ampleur inégalée, par le ministre de la justice, et qui remet en cause la probité, la loyauté et le sérieux de magistrat.e.s, désormais cloué.e.s au pilori, est d’une exceptionnelle gravité.

À l’heure où la séparation des pouvoirs est si difficile à préserver, où l’exécutif promeut une vision de la justice clanique et violente, force est de constater l’ensauvagement d’un gouvernement qui ne craint plus désormais de jeter l’opprobre sur des magistrat.e.s pour déstabiliser un organe essentiel de notre démocratie, le parquet national financier, et plus globalement sur l’institution judiciaire.

Ce règlement de comptes, qui se conclut par la mise en cause publique de trois magistrats, est une aberration démocratique qui disqualifie le ministre de la justice.

Europe Ecologie-Les Verts condamne ces démarches avec la plus grande fermeté et réaffirme son exigence de garantie de l’indépendance des magistrat.e.s et de prévention de l’immixtion du pouvoir exécutif sur le cours de la justice.
Nous dénonçons également les conflits d’intérêts qui entachent l’action du ministre d’une justice instrumentalisée par lui-même pour satisfaire un besoin de vengeance personnelle.
Europe Ecologie-Les Verts demande au Président de la République d’en tirer les conséquences qu’impose le respect de la séparation des pouvoirs, condition non négociable de la démocratie.