Echec de la politique sécuritaire de Sarkozy dans les banlieues : une bombe à retardement
Partager

La presse et le gouvernement se font l’écho de l’augmentation des actes de violence de jeunes des quartiers populaires, notamment d’incidents graves entre jeunes et policiers en Ile-de-France. Effectivement cette situation est inquiétante mais elle ne touche pas que l’Ile-de-France, elle ne touche pas que les policiers… Les violences concernent l’école mais surtout les jeunes entre eux.Mais cette violence n’était-elle pas prévisible ?

Qu’est-ce que le gouvernement a mis en place depuis les émeutes de novembre 2005 ? Emeutes où des milliers de jeunes des quartiers populaires ont exprimé à leur façon leur ras le bol d’être considérés comme des sous-citoyens, de leur avenir sans perspective, des discriminations, des injustices, des contrôles au faciès perpétuels…

Qu’est-ce que le gouvernement a mis en place concrètement depuis tout ce temps pour désenclaver les quartiers-ghettos, pour lutter contre le chômage des jeunes qui dépasse 40% dans certains quartiers, pour améliorer la formation, pour éradiquer les discriminations, pour recréer un rapport de confiance entre les institutions et les habitants des quartiers populaires notamment les jeunes ?

La réponse du gouvernement est inappropriée et inefficace : Centres Educatifs Fermés, prisons pour jeunes, peine plancher, interdiction de se regrouper dans les halls, généralisation de la vidéo surveillance, et maintenant un nouveau projet de loi pour punir les bandes… C’est-à-dire uniquement la répression et la stigmatisation quand c’est d’insertion, de dialogue et de proximité qu’on a besoin.

Que devient le plan « anti-glandouille » selon les termes de Fadela Amara annoncé en grandes pompes ?

Le résultat n’est pas au rendez-vous et on peut affirmer que la politique sécuritaire de Sarkozy est un échec.

Il est même légitime de s’interroger quant à l’opportunité soudaine du gouvernement de pointer les jeunes en bouc émissaire, comme à l’accoutumée, avant chaque échéance électorale, et à quelques semaines du scrutin européen…

L’attitude du gouvernement Sarkozy est irresponsable, car la crise dans les quartiers populaire ne s’est pas éteinte en novembre 2005. C’est un feu qui couve et qui est en train de se rallumer. Si des mesures efficaces de solidarité, de justice, de reconnaissance des droits ne sont pas immédiatement mises en œuvre, nous pouvons nous attendre à l’effet boomerang.

Les Verts ont toujours mis en garde contre les usages erronés ou mensongers qui sont fait des chiffres, des mots et des images. De quelle violence parle-t-on ?
La première violence aujourd’hui c’est celle des institutions envers les jeunes des quartiers défavorisés. C’est là que réside le nœud du problème. Ne nous trompons pas d’adversaire !