La justice entend Seznec.
Partager

(extrait)

la commission de révision n’a pas clamé l’innocence de Guillaume Seznec. Contrairement à l’avocat général, Jean-Yves Launay, qui avait conclu ses quatre heures de réquisitions à décharge, lors de l’audience de janvier dernier, en ces termes : «Pour ma part, je suis totalement convaincu de l’innocence de Seznec.» Hier, Martine Anzani, présidente de la commission, a fait durer le suspense. Une heure durant, elle a lu une décision qui décortique chacun des «faits nouveaux», soulevés dans la requête présentée par Marylise Lebranchu, lors de son passage au ministère de la Justice, en 2001. Et la présidente Anzani de souligner que la plupart de ces éléments étaient connus et déjà passés au crible, lors des treize précédentes demandes en révision. Et de rejeter tel argument, et de mettre en doute tel témoignage tardif.

Mais au final la commission estime que le doute existe. Il est possible que Guillaume Seznec n’ait pas tué son ami, le conseiller général Pierre Quemeneur, au cours d’une virée de Morlaix à Paris, dont un seul des deux hommes est revenu, en ce mois de mai 1923. Pourquoi ? Parce que deux personnages troubles se sont croisés dans cette énigme judiciaire. L’un, Pierre Bonny, était un des policiers chargés de l’enquête. Le genre d’enquêteur porté sur la fabrication de preuves, au point d’être révoqué de la police en 1935. La présidente Anzani résume ainsi sa fin de carrière : «Mêlé à de nombreux scandales (affaire Stavisky, affaire Prince) entre les deux guerres, Pierre Bonny a été un agent de la Gestapo avec Henri Laffont, rue Lauriston ; il a été fusillé en décembre 1944.» L’autre, Boudjema Gherdi, trafiquant de voitures dans les années 20, fut aussi gestapiste sous l’Occupation.


P.S. :
article complet