La mort de Rémi Fraisse lors des manifestations contre le barrage de Sivens appelle plus que jamais à s’inquiéter de l’usage de la violence par les forces de l’ordre
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Alors que le cadre légal prévoit que l’emploi de la force n’est possible « que lorsque les circonstances le rendent absolument nécessaire », et que la force déployée doit être « proportionnée au trouble », les types d’armement utilisés par les forces de l’ordre ne correspondent pas à ces prescriptions.

EELV salue donc l’interdiction définitive des grenades offensives, mais demande d’aller plus loin, avec notamment l’interdiction des « grenades lacrymogènes à effet de souffle », ainsi que des armes dites « sublétales » telles que les pistolets à impulsion électrique et « flash-ball » (lanceur de balles de défense): les blessures extrêmement graves, ayant entraîné des mutilations permanentes, attestent de la dangerosité de telles armes dans leurs conditions effectives d’usage au cours des opérations de maintien de l’ordre. Il faut inscrire ces interdictions dans une nouvelle doctrine de l’utilisation de la force par les services de police et de gendarmerie.

EELV rappelle que la grande majorité des manifestants sont pacifiques et non armés. L’argument avancé selon lequel la violence des manifestants rendrait nécessaire l’emploi d’armes offensives est non seulement fallacieux, mais aussi contre-productif. La violence appelant la violence, son usage par les forces de l’ordre est de nature à aggraver les tensions lors des rassemblements dans l’espace public. Reconnaissant la pénibilité du travail des forces de l’ordre, et les risques que les agents encourent en cas d’affrontements avec les manifestants, il est nécessaire de favoriser des approches de nature à éviter l’escalade de la violence. Le maintien de l’ordre peut être obtenu par l’amélioration des contacts entre organisateurs, le choix du parcours, l’utilisation de protections renforcées ou de dispositifs non létaux comme les lances à eau ou à mousse. Les solutions existent, et permettraient de mieux protéger les agents comme les citoyens, tout en garantissant la liberté de manifester, essentielle à la culture démocratique.