Indiquant leur profond désaccord avec ce projet et insistant sur l’importance des politiques de prévention et de soutien aux associations qui contribuent à renforcer le « vivre ensemble » et le lien social, les éluEs Verts demandaient que la Préfecture de Police communique à l’ensemble des éluEs l’analyse et les critères qui ont déterminé l’implantation des caméras de vidéosurveillance dans chaque arrondissement et que la ville organise un débat avec les parisiens sur cette question.
Suite à ce dépôt et aux discussions qui ont suivi, un vœu bis a été proposé. Celui-ci ne prévoyant que la demande d’un bilan des quelques rares concertations déjà menées et qu’une évaluation ultérieure de l’efficacité du dispositif, le vœu initial a été maintenu et rejeté (seul le groupe des éluEs Verts et des éluEs Communistes ayant voté pour).
Suite à la volonté de la Ministre de l’Intérieur de tripler le nombre de caméras de vidéosurveillance sur tout le territoire français, le Préfet de Police est venu présenter aux membres de notre assemblée le plan « 1 000 caméras » lors du Conseil de Paris du mois d’octobre 2008.
Si elle est présentée comme un outil préventif par la Préfecture de police, la vidéosurveillance a largement fait la preuve de son inefficacité dans les pays qui en font une intense utilisation.
A Londres, les rapports établis par les responsables de la police dénoncent à la fois le coût exorbitant des installations et leur faible impact : seuls 3% des vols commis sur la voie publique ont été élucidés grâce à cette technologie.
A Paris ce sont les moyens humains présents sur le terrain et les actions de prévention qui ont permis une forte baisse de la délinquance en six ans (-20% pour la délinquance globale, -50% pour la délinquance de proximité et -10% pour la violence contre les personnes).
La décision la Préfecture de Police de répartir 1226 caméras dans tous les arrondissements d’ici 2010 porte atteinte à nos libertés individuelles, et d’autant plus, qu’à ce jour la concertation organisée autour de ce projet laisse à désirer. Seul le Maire du 2e arrondissement a lancé l’organisation d’une réunion publique avec les habitants.
Pourtant lors de la présentation du plan, le Préfet de police s’était dit « très attaché à ce que les citoyens puissent très concrètement comprendre et exercer leurs droits » quant au déploiement de cette technologie et à l’utilisation des images enregistrées. Dès lors l’information au préalable des Parisiens sur la mise en place du plan de vidéosurveillance semble inévitable et indispensable.
D’ailleurs, l’organisation d’un débat public avec l’ensemble des habitants sur le plan « 1 000 caméras » est revendiquée par de nombreuses associations, rassemblées dans le Collectif Démocratie et Libertés.
Ce débat devrait également permettre aux citoyens d’obtenir des informations concernant le maillage proposé pour l’implantation des nouvelles caméras. Si, selon le Préfet de Police les emplacements ont été choisis en fonction des « besoins opérationnels recensés » et « la sélection des sites d’implantation projetés a fait l’objet d’un croisement entre tous les services, mission par mission, et d’arbitrages internes », ces critères n’ont pas été portés à la connaissance des éluEs et des Parisiens.
Aussi, sur proposition des éluEs du groupe Les Verts, le Conseil de Paris émet le vœu que :
- Que le Préfet de Police communique à l’ensemble des éluEs l’analyse réalisée par les services de police, et les critères qui ont déterminé l’implantation des caméras de vidéosurveillance dans chaque arrondissement.
- Que la Ville de Paris organise un débat avec les Parisiens sur le plan « 1 000 caméras ».