Après de nouvelles tensions et un départ de feu au centre de rétention situé dans le Bois de Vincennes, la députée Laurence Abeille et la sénatrice Esther Benbassa ont usé de leur droit de visite le vendredi 18 avril 2014, en prenant ainsi la suite des parlementaires Laurence Cohen, Pierre Laurent et Jean-Yves Leconte qui ont visité ce centre durant l’année 2013. Un centre de rétention administrative dans lequel sont retenues des personnes étrangères auxquelles l’administration ne reconnait pas le droit de séjourner sur le territoire et a décidé de procéder à leur expulsion.
Ce droit de visite est prévu par l’article 719 du Code de procédure pénale qui permet aux parlementaires d’avoir accès à tous les lieux de privation de liberté, à tout moment, pour se rendre compte sur place des conditions de rétention des migrants et des demandeurs d’asile dans leur propre pays.
Parce-que les lieux de privation de liberté constituent une des plus importantes zone d’ombre de l’administration publique en Europe, Laurence Abeille et Esther Benbassa ont souhaité apporter, par cette visite à l’improviste, un point de vigilance sur le besoin de transparence et d’information des personnes sur leurs droits en tant qu’étrangers et non plus seulement en tant que retenus. Au-delà de l’obligation de quitter le territoire, on constate que ces hommes retenus, la majorité dans la force de l’âge, se retrouvent totalement désœuvrés durant la période de rétention (en moyenne 16 jours) et sans perspective concernant leur statut d’étranger en France.
Cette visite a été aussi l’occasion aussi de faire le point avec les associations mobilisées : la Ligue des Droits de l’Homme et l’Observatoire Citoyen du CRA du Bois de Vincennes, qui visitent régulièrement les hommes étrangers retenus dans ce centre, en l’attente d’une décision concernant leur possible expulsion du territoire. Dans cet environnement qui reste carcéral, même si les retenus sont libres de leurs mouvements à l’intérieur du centre, l’action de ces associations est importante pour l’accompagnement et l’écoute des retenus mais aussi pour témoigner, à l’extérieur, de la réalité peu connue des centres de rétention administrative.
Un courrier des deux parlementaires sera adressé au ministre de l’intérieur Monsieur Cazeneuve pour demander à ce que les retenus puissent bénéficier d’une information complète concernant le droit des étrangers lors de leur séjour dans le CRA du Bois de Vincennes.