Concertation pour Edvige : trop tard et insuffisant.
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Les Verts exigent le retrait immédiat du fichier Edvige. Ce fichier est un danger potentiel immense auquel les citoyens ne doivent pas être exposés. M. Sarkozy souhaite faire quelques auditions et réfléchir à quelques modifications? Il était temps. Mais c’est nettement insuffisant. C’est le fichier Edvige tout entier qui doit être remis en cause, parce que celui-ci est un instrument de centralisation et de diffusion d’informations sur les personnes qui porte atteinte de plein fouet à la démocratie et aux libertés fondamentales.

Pour Anne Souyris, porte-parole nationale, « M. Accoyer prend les Français pour des attardés car ils refusent Edvige. Mais Edvige ne se résume pas à un problème de communication ! Les citoyens ont conscience de ses dangers et le refusent catégoriquement ! ».

Suite au tout premier recours déposé au Conseil d’Etat contre Edvige par l’élu Vert lyonnais Etienne Tête, Les Verts ne désarment pas. Ils réclament l’abandon des bases de données Edvige et Cristina, un contrôle des citoyens sur leurs fiches, un droit à l’oubli ainsi qu’un renforcement des pouvoirs et moyens de la CNIL.

En perfectionnant et en centralisant des fichiers qui existent déjà, Edvige multiplie considérablement les risques d’abus. Il permettra aux fonctionnaires de police et de gendarmerie de disposer directement de données personnelles, multipliant les possibilités d’usage abusif de ce fichier. « Lorsque l’on connaît la porosité déjà existante des fichiers, on ne peut que s’alerter des dérapages possibles. » estime encore Anne Souyris.

Par ailleurs, il est intolérable que les enfants puissent être fichés, tout comme on peut se demander en quoi l’orientation sexuelle serait une information pertinente pour la sécurité du pays. Quant au fichage informatisé des opinions et de tout militantisme, il est à craindre que cela remette sérieusement en cause la liberté d’expression dans l’entreprise et plus généralement dans la société française.

Pour Anne Souyris, « l’exploitation de cette base de données aura pour conséquence la création par l’Etat d’une assignation identitaire définitive pour chaque individu. Avec Edvige, ce sera la double peine à perpétuité ! Qui pourra dorénavant nous garantir que ce fichier ne sera pas utilisé de façon croisée par des administrations pour le recrutement de leurs agents par exemple ? Edvige va immanquablement provoquer un peu plus de discrimination, et mieux en permettre l’organisation. Ce n’est pas admissible dans une démocratie, dans notre république».

Les Verts rappellent que la démocratie est une denrée précieuse et rare à l’échelle de notre histoire ou à l’échelle du monde. Les funestes événements du milieu du 20ème siècle doivent nous rappeler que le fichage peut devenir une arme redoutable contre les populations civiles. Edvige n’est qu’une goutte d’eau dans notre système de plus en plus sécuritaire au détriment des plus défavorisés, mais il en est une étape non négligeable que nous ne devons pas franchir.

C’est la raison pour laquelle Les Verts prendront part aux manifestations du 16 octobre et appellent l’ensemble des citoyens français à signer la pétition contre cette base de données.

Anne Souyris,
Porte-parole