Les prisons de la honte.
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Les prisons de la honte

Appel

Nous, citoyens français, responsables politiques, personnalités du monde du spectacle ou de la société civile, surveillants, anciens détenus, victimes d’erreurs judiciaires, parents de victimes ou familiers de personnes écrouées, nous disons la honte que nous inspirent les prisons de notre pays.

Sans jamais oublier le respect dû aux victimes et à leurs proches, nous voulons rappeler haut et fort que dans la peine d’emprisonnement, la privation de liberté est la seule punition prévue par la loi. L’humiliation, l’abaissement de la personne, l’abandon des détenus à la violence et à la loi du plus fort, bref la négation de l’homme dans le prisonnier, qui ont cours dans le monde carcéral, sont des châtiments arbitraires et inhumains. Ils sont de plus inefficaces : la destruction psychologique de tant de détenus contredit aussi le légitime souci de la sécurité publique. Quand elles sont lieux d’injustice, les prisons sont l’école du crime. La protection des citoyens, premier devoir de l’Etat, suppose des prisons qui amendent le condamné et non des cloaques surpeuplés sans règle ni merci qui provoquent la récidive.

Souvent des justes ont crié leur indignation et alerté l’opinion. Parfois les responsables ont répondu par des diagnostics lucides et des promesses précises. Les bonnes intentions se sont rarement concrétisées. Alors que des mesures immédiates pourraient dans l’urgence remédier aux maux les plus criants.

Nous, citoyens d’un pays qui se veut exemplaire dans le combat pour les droits de l’Homme, exigeons la mise en œuvre immédiate d’une politique de modernisation – favorisant les peines alternatives- et d’humanisation des prisons mettant en accord les actes de la France avec ses principes.