Sécurité de caste et abolition des libertés
Partager

Dans la continuité des lois sécuritaires proposées régulièrement depuis quelques années, au cours de ces derniers mois, nous avons eu à faire face à les mises en place plus ou moins différées et aseptisées des fichiers Cristina et EDVIGE, au développement soutenu de la vidéosurveillance, à la mise à disposition des armes potentiellement mortelles que sont les Tasers pour les polices municipales, aux «peines planchers » transformant les tribunaux en chambre d’enregistrement, à la rétention de sureté réinventant l’inacceptable séquestration préventive de longue durée en dévoyant les missions de la médecine psychiatrique.

Hier Michèle Alliot Marie orchestrait avec ferveur la montée en épingle du sabotage de lignes SNCF en acte de terrorisme présumé.
Aujourd’hui, le DAL et Don Quichotte se voient condamnés pour avoir « encombré » de SDF l’espace public.
On peut craindre pour demain les conclusions formulées par la commission Varinard installée par la garde des Sceaux allant vers un durcissement des lois s’appliquant aux mineurs, et ce, malgré l’inefficacité de cette pénalisation encore dénoncée par le commissaire aux Droits de l’homme du Conseil de l’Europe.

Devant toutes ces situations qui ne font qu’accentuer de manière violente et univoque l’esprit de la loi de sécurité intérieure mise en place dès 2003 par le ministre de la sécurité intérieure Nicolas Sarkozy, (pénalisation de la prostitution, de la mendicité, des gens du voyage, des squatteurs, des rassemblements dans les halls d’immeuble, élargissement de certains fichiers…), les Verts s’inquiètent de la construction d’une France forteresse de l’intérieur, et demandent d’urgence l’arrêt d’une politique de castes contraire aux droits fondamentaux de tou-tes, et empêchant la démocratie comme la justice de s’exercer.

Anne Souyris
Porte Parole nationale des Verts