Tasers : la violence policière physique légitimée
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Les Verts s’indignent de l’autorisation d’équiper les policiers municipaux du pistolet à impulsion électrique Taser donnée par Michèle Alliot-Marie. _ Après Edvige, il est regrettable qu’une fois de plus la ministre de l’intérieur ne prête l’oreille qu’aux franges les plus populistes de sa majorité.

La France forteresse de l’intérieur continue de se mettre en place. La violence instituée que représente le taser est un signe manifeste et supplémentaire de guetoïsation sans issue de la pauvreté. Ce n’est en effet pas dans le 16e que ces armes seront utilisées, mais bien dans ces zones socialement et économiquement délaissées où les violences policières font déjà des ravages: ainsi, non seulement le taser une arme réelle, mais il sévira de fait contre les plus pauvres, et est bien le symbole cinglant de l’abandon effectif de toute autre action publique.

La non létalité de cette arme est un argument marketing largement battu en brèche par les faits. Selon Amnesty International 290 personnes seraient décédées depuis 2001 suite à l’utilisation du Taser à leur encontre aux États-Unis et au Canada. Pourquoi accepter qu’il en soit fatalement de même dans notre pays?

La pratique montre que les policiers utilisent souvent le Taser dans des situations où l’arme à feu n’est pas justifiée .Par ailleurs, on constate de nombreux usages abusifs de cette arme, notamment par la répétition des électrocutions, alors qu’une seule est censée être nécessaire.

On ne peut que s’étonner que cette arme soit autorisée en France alors que le comité contre la torture de l’ONU indiquait dans un rapport de novembre 2007 que « l’usage de ces armes provoque une douleur aiguë, constituant une forme de torture, et dans certains cas il peut même causer la mort ».

Les Verts demandent que l’on procède au retrait immédiat des pistolets à impulsions électriques en circulation sur le territoire national, qu’un moratoire sur l’achat de nouveaux pistolets de ce type soit déclaré et de procéder à une étude approfondie et indépendante des risques liés à l’utilisation et aux éventuels dysfonctionnements de cette arme.

Les Verts demandent également qu’on impose qu’une enquête soit systématiquement diligentée par l’IGS ou l’IGPN dès l’usage d’une arme à électrochoc par un officier de police.

Les Verts appellent enfin à ce que les poursuites lancées contre les associations s’inquiétant des conséquences du Taser soient immédiatement abandonnées. En effet, ces poursuites sont une véritable atteinte à notre démocratie.

Anne Souyris,
Porte-parole